Les cinq villes du Grand Nokoué s’apprêtent à franchir une étape décisive dans la modernisation de leur système de transport urbain. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) vient d’approuver un financement souverain de 200 millions de dollars, soit plus de 100 milliards FCFA, auquel s’ajoute l’appui de l’Association internationale de développement de la Banque mondiale. Cette enveloppe vise à améliorer la mobilité et à rendre les déplacements plus sûrs et accessibles à Cotonou, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Abomey-Calavi et Ouidah
Modernisation des routes et transport public
Le projet prévoit la rénovation de plusieurs axes routiers stratégiques pour fluidifier la circulation dans l’agglomération. Il inclut également une réorganisation du transport public, avec la mise en service de nouveaux itinéraires et la création d’infrastructures adaptées à un usage multimodal. L’une des innovations majeures concerne l’introduction progressive de taxis-motos électriques. Une phase pilote sera lancée avant un déploiement plus large, accompagné d’un soutien à la filière locale pour garantir la disponibilité et la maintenance des engins. Conscientes des impacts possibles sur les revenus des conducteurs, les autorités annoncent des mesures d’accompagnement et des alternatives pour les plus vulnérables.
Axes stratégiques du programme
Le plan s’articule autour de plusieurs priorités :
Organisation et professionnalisation du secteur du transport ;
Développement d’un système public multimodal ;
Électrification progressive des motos ;
Renforcement institutionnel et suivi.
L’ambition affichée est d’améliorer le quotidien des usagers tout en préparant les villes à une croissance démographique rapide.
Risques environnementaux et sociaux
Classé à risques élevés, le projet touche des zones sensibles du littoral lagunaire autour du lac Nokoué. Les impacts potentiels sur la biodiversité, les plans d’eau et la gestion des batteries ont conduit à l’élaboration de dispositifs stricts de suivi et de prévention. La Convention de Ramsar, après analyse des études soumises, a validé le plan de sauvegarde proposé.
Sur le plan social, plusieurs centaines de personnes seront affectées par les réaménagements. Un plan de réinstallation prévoit des compensations basées sur le coût réel de remplacement. La dimension genre est intégrée, avec des mesures spécifiques pour renforcer la sécurité des femmes dans les espaces de transport. Les risques d’abus et d’exploitation sexuelle, jugés faibles, feront l’objet d’un suivi permanent.
Gouvernance et suivi
Un mécanisme de gestion des plaintes sera mis en place, tandis que les bailleurs mèneront des missions conjointes de suivi à intervalles réguliers. Un comité réunissant autorités locales et représentants de la société civile sera chargé de veiller à la bonne mise en œuvre du projet.
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