Un départ inattendu
Le ministre de la Défense du Nigeria, Mohammed Badaru Abubakar, âgé de 63 ans, a remis sa démission au président Bola Ahmed Tinubu le 1er décembre 2025. Dans sa lettre, il invoque des raisons de santé, mais cette décision survient alors que le pays est plongé dans une spirale d’insécurité sans précédent, marquée par des enlèvements massifs d’écoliers et de civils dans le nord du pays.
Une crise sécuritaire nationale
Depuis plusieurs semaines, le Nigeria est confronté à une flambée de kidnappings : des centaines de personnes, dont une majorité d’enfants, ont été enlevées dans des attaques coordonnées par des groupes armés. Face à cette situation, le président Tinubu a déclaré un « état d’urgence sécuritaire » à l’échelle nationale, une mesure exceptionnelle qui souligne la gravité de la crise.
Les réactions politiques
La démission de Badaru Abubakar, ancien gouverneur de l’État de Jigawa (2015-2023) et nommé ministre en août 2023, a été perçue comme un coup dur pour l’exécutif. Alors que le pays attend la nomination de son successeur, les observateurs s’interrogent sur la capacité du gouvernement à restaurer la confiance et à mettre en œuvre une stratégie efficace contre les enlèvements.
Les enjeux pour le Nigeria
Crédibilité du gouvernement : La démission fragilise l’image de l’administration Tinubu, déjà critiquée pour son incapacité à endiguer l’insécurité.
Pression internationale : Les enlèvements massifs, notamment d’écoliers, rappellent les tragédies passées comme celle de Chibok en 2014, et suscitent une inquiétude mondiale.
Succession délicate : Le choix du prochain ministre de la Défense sera déterminant pour la stabilité du pays et la mise en œuvre de nouvelles politiques sécuritaires.
Une crise qui dépasse le ministère
Au-delà de la démission, cette situation met en lumière les failles structurelles de la sécurité nigériane : manque de coordination entre les forces armées, corruption, et faible présence de l’État dans certaines régions. Les kidnappings sont devenus une industrie criminelle lucrative, alimentant l’instabilité et la peur dans les communautés rurales.
La démission de Mohammed Badaru Abubakar, dans un contexte de kidnappings massifs et d’état d’urgence sécuritaire, marque un tournant pour le Nigeria. Elle illustre la difficulté du gouvernement à contenir une crise qui menace non seulement la sécurité intérieure, mais aussi la stabilité politique et sociale du pays. Le successeur du ministre devra affronter un défi colossal : restaurer la confiance et redonner espoir à une nation meurtrie par l’insécurité.
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