Laurent Gbagbo exige la réouverture du dossier ivoirien à la CPI
Vingt-cinq ans après le déclenchement de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire, l’ancien président Laurent Gbagbo relance le débat judiciaire. Dans une déclaration datée du 8 décembre 2025, il appelle la Cour pénale internationale (CPI) à rouvrir le dossier de la crise post-électorale de 2010-2011, estimant que la justice ne sera complète que lorsque les « véritables responsables » des violences et de la rébellion seront identifiés.
Revenant sur le fil des événements, Gbagbo rappelle la découverte du charnier de Yopougon dès son arrivée au pouvoir en octobre 2000, les attaques armées de 2001 et 2002, la partition du pays, les médiations internationales, puis l’élection contestée de 2010 qui a conduit à son arrestation en avril 2011.
Il insiste sur le fait qu’il avait été proclamé vainqueur du scrutin par le Conseil constitutionnel, avant que la France de Nicolas Sarkozy et l’ONU ne reconnaissent Alassane Ouattara. « J’étais le Président légal et légitime, mais c’est moi qui ai été arrêté », a-t-il martelé.
Le 8 décembre, jour de l’investiture d’Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, le leader du PPA-CI a réaffirmé que son acquittement devant la CPI aurait dû ouvrir la voie à l’identification des instigateurs de la rébellion de 2002 et des crimes commis, notamment le génocide Wê.
« Qui a conçu et financé la rébellion ? Pourquoi l’ONU et l’Occident ont-ils imposé des élections alors que le désarmement n’était pas achevé ? », s’est-il interrogé. Gbagbo a confié à son avocat, Me Emmanuel Altit, la mission de ressaisir la CPI afin que « la guerre en Côte d’Ivoire » soit pleinement jugée et que justice soit rendue aux victimes. « Tant qu’un fait n’est pas totalement jugé, il devient une injustice », a conclu l’ancien chef d’État.
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