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Zamfara sous emprise : l’État abandonné aux mains des ravisseurs

Par LTC Admin - 04/08/2025
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Face à l’escalade des violences : les populations rurales de Zamfara abandonnées aux ravisseurs. Dans la soirée du vendredi 1ᵉʳ août 2025, le village de Sabon Garin Damri, situé dans l’État de Zamfara (nord-ouest du Nigeria), a été le théâtre d’une attaque d’une rare violence. Des hommes armés ont enlevé au moins cinquante personnes, selon un rapport d’experts mandatés par les Nations unies et consulté par l’AFP. Ce nouvel épisode tragique illustre l’aggravation de la crise sécuritaire qui gangrène cette région depuis plusieurs années.Une recrudescence alarmante des attaques ciblées


Il s’agit du premier rapt de grande ampleur enregistré dans l’État de Zamfara en ce mois d’août. Les assaillants, qualifiés de « bandits » par les autorités locales, ont opéré sans rencontrer de résistance significative. Le rapport onusien évoque une « tendance alarmante », marquée par une multiplication des attaques contre les communautés rurales, souvent livrées à elles-mêmes.Cette agression survient dans un contexte déjà marqué par des violences répétées. Le 18 juillet 2025, la communauté de Kairu avait été encerclée pendant plusieurs heures par des groupes armés. Le bilan était lourd : six morts et plus d’une centaine de personnes enlevées. Quelques jours plus tard, l’exécution de 33 otages enlevés en février dans le village de Banga a provoqué une onde de choc. Parmi les victimes figuraient trois nourrissons, morts faute de soins et de nourriture. Les autres ont été tués dans des conditions atroces — certains par balles, d’autres égorgés.Des rançons impuissantes, une gouvernance contestée


Malgré la mobilisation des familles, qui avaient réuni une rançon estimée à 30 000 euros, la tentative de négociation avec les ravisseurs s’est soldée par un échec. Cette tragédie a déclenché une vague de colère dans la population, qui a manifesté pour exiger la démission du gouverneur Dauda Lawal, accusé de passivité face à l’insécurité croissante.Des opérations militaires insuffisantes


Les forces armées nigérianes affirment avoir neutralisé plusieurs dizaines de membres de ces gangs au cours des dernières semaines, lors d’opérations menées dans le centre et l’ouest du pays. Toutefois, la situation reste extrêmement préoccupante. Dans l’État voisin du Niger, l’Institut d’études de sécurité basé à Pretoria a récemment signalé l’implantation d’une cellule de Boko Haram, accentuant les craintes d’une expansion régionale du terrorisme.Face à cette spirale de violences, il est urgent que les pouvoirs publics nigérians, en collaboration avec les instances régionales et internationales, définissent des stratégies robustes pour protéger les populations rurales, démanteler les réseaux criminels et restaurer la confiance dans les institutions. L’inaction n’est plus une option.

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