Sébastien Lecornu nommé Premier ministre : un pari risqué pour Emmanuel Macron
Le 9 septembre 2025, Emmanuel Macron a nommé Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, succédant à François Bayrou, renversé par un vote de défiance parlementaire. À 39 ans, Lecornu devient le septième chef du gouvernement depuis 2017 et le cinquième depuis le début du second quinquennat présidentiel. Ce rythme effréné de nominations interroge la stabilité de l’exécutif et la capacité du Président à incarner une France cohérente et respectée sur la scène internationale.
Ancien ministre des Armées, Lecornu est un fidèle du Président, reconnu pour sa maîtrise des dossiers et son sens du compromis. Issu de la droite républicaine, il a su naviguer les eaux du macronisme avec discrétion et efficacité. Mais sa nomination, loin de susciter l’enthousiasme, ravive les critiques sur une gouvernance perçue comme technocratique, déconnectée des réalités sociales et institutionnelles.
Dans un contexte de tensions sociales croissantes, marqué par le mouvement « Bloquons tout » et une défiance parlementaire persistante, Emmanuel Macron joue une carte de continuité. Pourtant, cette stratégie pourrait accentuer le sentiment d’usure démocratique. Les oppositions dénoncent une « triste comédie » et une « dernière cartouche du macronisme »
La France, longtemps réputée pour la stabilité de ses institutions sous la Ve République, semble désormais prise dans une spirale de fragilité politique. À force de nommer des Premiers ministres sans enracinement populaire ni vision transversale, l’exécutif risque de compromettre l’image d’une République forte, unie et respectée.
Préserver l’image de la France exige plus qu’un casting politique. Cela requiert une vision, une cohérence, et une capacité à fédérer au-delà des clivages. En nommant Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron choisit la loyauté. Mais la France attend davantage : un cap, une stabilité, et une gouvernance qui honore sa grandeur.
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