Côte d’Ivoire – Burkina Faso : la mort troublante d’un proche d’Ibrahim Traoré ravive les tensions diplomatiques
Abidjan, 28 juillet 2025 — Le décès en détention de l’activiste burkinabè Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, suscite une onde de choc dans les relations déjà fragiles entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Proche du président de la transition burkinabè Ibrahim Traoré, Alino Faso a été retrouvé pendu dans sa cellule à l’École de Gendarmerie d’Abidjan le 24 juillet dernier, après plus de sept mois de détention. Selon le procureur de la République ivoirien, l’activiste se serait suicidé à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté de se trancher les veines. Une autopsie a été réalisée, et une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de sa mort. Toutefois, cette version officielle peine à convaincre dans les cercles proches du pouvoir burkinabè, où l’on évoque un possible acharnement politique et une volonté de discréditer Ouagadougou. Arrêté en janvier 2025, Alino Faso était poursuivi pour intelligence avec un État étranger, complot contre l’autorité de l’État, et diffusion de fausses nouvelles. Son activisme en faveur de la junte burkinabè et ses liens supposés avec des réseaux de communication pro-Traoré avaient fait de lui une figure controversée en Côte d’Ivoire.
Le gouvernement burkinabè, par la voix de son Premier ministre Jean Emmanuel Ouédraogo, avait déjà dénoncé en avril une tentative de diabolisation du Burkina Faso à travers cette arrestation. Aujourd’hui, la mort d’Alino Faso pourrait devenir un catalyseur de tensions diplomatiques plus graves entre les deux pays.Les relations entre Abidjan et Ouagadougou sont marquées depuis plusieurs mois par des accusations mutuelles de déstabilisation, de soutien à des groupes hostiles, et de provocations militaires à la frontière. Le président Ibrahim Traoré a lui-même accusé la Côte d’Ivoire d’abriter des bases arrière terroristes et des médias hostiles à son régime. Dans ce climat déjà inflammable, la disparition d’un proche du pouvoir burkinabè en territoire ivoirien pourrait être interprétée comme une provocation ou une négligence grave. Des voix s’élèvent pour réclamer une enquête internationale et une médiation régionale afin d’éviter une escalade diplomatique aux conséquences imprévisibles.
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