Le Ghana relance le débat sur les réparations : un cri pour la dignité africaine.
Malabo, Guinée équatoriale – Lors de la 7ᵉ Réunion de coordination de mi-année de l’Union africaine, le président ghanéen John Dramani Mahama a lancé un appel vibrant en faveur de réparations pour les crimes historiques liés à la traite transatlantique des esclaves et à la colonisation. Ce plaidoyer, porté avec force et conviction, résonne comme une exigence morale et politique pour restaurer la dignité du continent africain. Une revendication fondée sur la vérité historique
« La demande de justice réparatrice n’est plus un simple murmure. C’est une exigence unifiée fondée sur la vérité historique, la clarté morale et notre engagement envers la dignité », a déclaré Mahama devant les chefs d’État africains réunis à Malabo. Le Ghana, ancien foyer majeur de la traite négrière, incarne cette mémoire douloureuse et se positionne en fer de lance d’un mouvement continental pour la reconnaissance des torts subis.Réparations : au-delà du financier, une quête identitaire
Le président ghanéen insiste : les réparations ne se limitent pas à des compensations financières. Elles doivent inclure des engagements symboliques et structurels pour corriger les déséquilibres hérités du passé colonial. Il appelle à une collaboration étroite entre l’Union africaine et la communauté internationale pour bâtir un monde plus équitable, où l’Afrique retrouve sa pleine place dans les rapports mondiaux. Une mémoire encore vive, des séquelles persistantes
La traite transatlantique a déporté entre 12 et 15 millions d’Africains vers les Amériques, laissant des cicatrices profondes sur le plan social, économique et culturel. À cela s’ajoute l’entreprise coloniale, qui a structuré les inégalités contemporaines. Pour Mahama, cette lutte pour la justice est aussi une lutte pour la mémoire, pour que les souffrances du passé ne soient ni oubliées ni banalisées. Vers une diplomatie de la mémoire
Malgré les résistances des anciennes puissances coloniales, qui restent majoritairement fermées à l’idée de réparations concrètes, le Ghana appelle à une mobilisation continentale. Des initiatives comme les excuses officielles, la restitution d’objets culturels ou les commémorations sont saluées, mais jugées insuffisantes. Le président ghanéen exhorte ses homologues à faire front commun pour faire de cette revendication un axe diplomatique majeur.
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