« Celui qui veut aller loin prépare son chemin avec sagesse. » — Proverbe béninois
Dans un monde en recomposition, où les modèles de développement se confrontent et se réinventent, la Chine propose une voie singulière : celle d’une modernisation à la chinoise, fondée sur la stabilité, l’innovation et la souveraineté culturelle. Ce modèle, loin d’être une simple alternative, devient pour de nombreux pays africains une source d’inspiration et de coopération. Le Bénin, fort de ses liens historiques avec Pékin, s’inscrit désormais dans une dynamique de partenariat stratégique, où modernisation rime avec dignité, pragmatisme et vision partagée.
La modernisation à la chinoise : un modèle en rupture
La modernisation à la chinoise ne se résume pas à une croissance économique fulgurante. Elle repose sur des piliers profonds : la lutte contre la pauvreté, le développement des infrastructures, la maîtrise technologique, et une gouvernance centralisée mais adaptative. Le XXe Congrès du Parti communiste chinois a réaffirmé cette trajectoire, insistant sur la construction d’un « socialisme à la chinoise pour une nouvelle ère ».
Ce modèle se distingue par sa capacité à concilier tradition et innovation, à mobiliser les ressources internes tout en s’ouvrant au monde. Il valorise la stabilité politique comme socle du progrès, et la culture comme levier de cohésion nationale.
Le Bénin et la Chine : 50 ans de coopération, un tournant stratégique
Depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1972, le Bénin et la Chine ont tissé des liens solides, fondés sur le respect mutuel et la complémentarité. En septembre 2023, la visite du Président Patrice Talon à Pékin a marqué un tournant historique : treize accords ont été signés, couvrant des domaines clés tels que la santé, le numérique, la douane, la formation, et la communication.
La déclaration conjointe sur l’établissement d’un partenariat stratégique illustre une volonté commune : faire de la coopération sino-béninoise un moteur de transformation durable. Pékin ne se contente plus d’être un bailleur, mais devient un partenaire de codéveloppement.
Modernisation partagée : impacts visibles au Bénin
Les fruits de cette coopération sont tangibles. La Chine a soutenu la construction d’hôpitaux, de routes, de stades, et d’infrastructures numériques. Elle accompagne le Bénin dans sa transition digitale, dans la formation de ses cadres, et dans la valorisation de son patrimoine culturel.
Les échanges universitaires se multiplient, les célébrations du Nouvel An chinois au Bénin deviennent des ponts culturels, et les médias béninois s’ouvrent à une meilleure compréhension du modèle chinois. Cette modernisation partagée ne se limite pas aux infrastructures : elle touche les esprits, les imaginaires, et les ambitions.
Défis et vigilance : une coopération à humaniser
Toute coopération, aussi prometteuse soit-elle, appelle à la vigilance. Le Bénin doit préserver sa souveraineté, renforcer ses capacités locales, et veiller à ce que les partenariats soient inclusifs et durables. La modernisation ne doit pas être une imitation, mais une inspiration.
Il s’agit de bâtir une modernisation béninoise, enracinée dans nos valeurs, nos proverbes, notre foi et notre génie créatif. Comme le dit l’Écriture : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence » (Romains 12:2).
Conclusion : une vision béninoise de la modernisation
Le Bénin, en dialoguant avec la Chine, ne cherche pas à copier un modèle, mais à construire le sien. Un modèle qui allie rigueur et spiritualité, innovation et solidarité, mémoire et avenir. La modernisation à la chinoise devient alors un miroir, une source d’inspiration, mais jamais une injonction.
Dans cette marche vers l’émergence, le Bénin peut s’appuyer sur ses partenaires, mais surtout sur lui-même. Car comme le dit un proverbe béninois : « C’est avec la main du voisin qu’on lave la sienne, mais c’est avec son cœur qu’on bâtit sa maison. »
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