Dans les couloirs feutrés des universités béninoises, des milliers de jeunes acquièrent chaque année des savoirs théoriques, brillamment dispensés mais trop souvent déconnectés du monde du travail. À l’autre bout de la chaîne, le marché de l’emploi, exigeant et mouvant, semble hermétique aux compétences forgées sur les bancs. Cette fracture, devenue chronique, interroge le modèle éducatif national et appelle à une mobilisation collective.Une inadéquation aux conséquences multiples
Le taux de chômage des jeunes diplômés augmente en parallèle des formations dispensées, révélant un déséquilibre profond :
Programmes trop théoriques, peu adaptés aux besoins du marché.
Absence de stages pratiques obligatoires ou de mise en situation professionnelle.
Manque de dispositifs d’orientation vers les filières porteuses.
Faible lien entre les universités et le tissu économique local.
Ce décalage engendre frustration, perte de repères et une précarisation croissante d’une jeunesse pourtant ambitieuse.Causes structurelles et culturelles
Plusieurs facteurs aggravent cette disjonction :
Un système éducatif hérité, peu réformé, encore majoritairement académique.
La perception sociale valorisant certaines filières jugées « nobles » mais saturées.
Une planification publique insuffisante des besoins sectoriels en compétences.
Une méfiance mutuelle entre formateurs et employeurs.Il ne s’agit pas de condamner l’existant, mais d’admettre que l’évolution du monde impose une refonte de la finalité des formations.
🤝 Vers un pacte de solidarité éducative
Le salut viendra d’une approche intersectorielle et inclusive :
Co-construction des curriculums entre institutions académiques, entreprises et collectivités.
Valorisation des compétences transversales (esprit critique, adaptabilité, créativité).
Renforcement des dispositifs d’alternance, de mentorat et d’accompagnement post-formation.
Mise en place d’observatoires de l’emploi pour anticiper les tendances.L’appel à repenser pour impacter
Revoir le modèle éducatif n’est pas une utopie, c’est une nécessité stratégique. Pour répondre aux aspirations des jeunes et aux besoins du pays, il faut asseoir une éducation qui prépare autant à savoir qu’à être et à faire. C’est à ce prix que la génération montante pourra non seulement s’insérer mais aussi inspirer un Bénin prospère, solidaire et visionnaire.
Les champs obligatoires sont indiqués avec *