Fin de la présence militaire française au Sénégal : un tournant historique sous le sceau du Pastef.
Après plus de soixante ans de présence continue, la France met officiellement un terme à sa présence militaire permanente au Sénégal. Le jeudi 17 juillet, la base militaire de Ouakam, située à Dakar, a été rétrocédée au gouvernement sénégalais. Ce transfert marque la fin d’un chapitre colonial et militaire, avec la disparition du dernier bastion français encore actif en Afrique de l’Ouest. Le camp Geille, qui s’étend sur cinq hectares au cœur de la capitale, est désormais sous contrôle de l’armée sénégalaise. L’escale militaire de l’aéroport de Dakar a également été rétrocédée, symbolisant la clôture définitive d’un cycle historique.« Ces éléments sont présents de manière continue au Sénégal depuis le XIXᵉ siècle, consolidés depuis plus de 150 ans. Remettre cela en question constitue un symbole fort et une étape importante dans l’histoire de la coopération militaire franco-sénégalaise », souligne Mor Ndao, professeur d’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop.la France à structurer l’armée sénégalaise et à garantir sa défense en cas d’agression extérieure. En 2011, ce modèle a évolué, les forces françaises du Cap-Vert devenant les « éléments français au Sénégal », concentrés sur la formation et les exercices conjoints.
Le retrait du Sénégal s’inscrit dans une stratégie plus large de révision des implantations françaises en Afrique. Après les fermetures des bases militaires au Tchad (janvier 2025) et en Côte d’Ivoire (février 2025), le départ du Sénégal confirme la volonté de Paris de redéfinir sa présence sur le continent. « Il y avait un vrai problème de perception », reconnaît une source militaire française citée par RFI, évoquant un « dialogue apaisé et constructif » amorcé en 2022 avec les autorités sénégalaises. L’arrivée du parti Pastef au pouvoir a accéléré le processus. En décembre 2025, le président sénégalais a ordonné la fermeture de toutes les bases militaires étrangères sur le sol national. Une commission mixte franco-sénégalaise a alors établi un calendrier de rétrocession, amorcé le 7 mars par une série de quatre transferts. Les emprises de Ouakam et de l’aéroport représentent les dernières étapes de ce processus. Un projet de transformation du camp Geille en centre de formation bilatéral avait été envisagé, mais a finalement été abandonné.Vers un nouveau cadre de partenariat
Malgré ce retrait, Paris et Dakar insistent sur la continuité de leur coopération militaire. Celle-ci se déploiera désormais sous forme de missions ponctuelles, ciblées selon les besoins exprimés par les autorités sénégalaises — notamment dans les domaines de la cybersécurité et de la surveillance maritime.
Avec ce départ, la France tourne une page marquante de sa présence militaire en Afrique de l’Ouest. Sur le continent, seules deux implantations subsistent : la base de Djibouti et l’emprise franco-gabonaise de Libreville.
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