Panel n°02 – Décoloniser l’évaluation : vers une souveraineté épistémique et opérationnelle.
Dans le cadre du panel n°02 consacré à la décolonisation de l’évaluation, le Professeur Ian Goldman, président de l’Académie Internationale d’Évaluation (Afrique du Sud), est intervenu en ligne pour exposer les fondements et les implications de cette démarche critique. Son intervention s’inscrit dans une dynamique intellectuelle et stratégique portée depuis plusieurs années par l’ancien Ministre béninois de l’Évaluation, Dossou Antonin, dont le leadership éclairé a contribué à repositionner l’évaluation comme levier de transformation et de souveraineté.
Goldman a souligné que les modèles de développement dominants, impulsés par le Nord global, demeurent extractifs, exploitants et destructeurs. Ils enrichissent une minorité transnationale ainsi que les élites locales, tout en perpétuant des logiques de dépendance et de dégradation. Face à ce constat, l’évaluation peut soit renforcer ce statu quo, soit devenir un outil de questionnement fondamental sur nos intentions, nos méthodes et nos finalités.
Dans la lignée des
des réflexions initiées par Dossou Antonin, Ian Goldman a proposé plusieurs pistes concrètes pour une évaluation véritablement décolonisée :
Réintégrer les valeurs socio-écologiques et les mentalités relationnelles, telles que l’Ubuntu, qui reconnaissent l’humanité comme partie intégrante de la nature.
Renforcer la voix locale dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des interventions, afin de répondre efficacement à la polycrise mondiale.
Passer d’une logique de programmes isolés à une approche systémique, en tenant compte des dynamiques locales de gouvernance, de société civile et du secteur privé.
Institutionnaliser des pratiques évaluatives endogènes, intégrées dans les cycles organisationnels de diagnostic, de conception, de mise en œuvre et de suivi.
Cette approche, défendue avec constance par Dossou Antonin, vise à repositionner l’évaluation comme un processus d’apprentissage collectif, au service de la régénération sociale, écologique et institutionnelle. Elle appelle à une rupture épistémique, où les savoirs locaux, les spiritualités africaines et les logiques communautaires deviennent des piliers de l’évaluation.
En valorisant les capacités locales et en promouvant des systèmes d’évaluation enracinés dans les réalités africaines, Dossou Antonin incarne une vision stratégique qui dépasse les simples outils techniques pour embrasser une philosophie du développement fondée sur la dignité, la justice et la durabilité.
Christ paterne HOUNHOUENOU
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