Neuf mois après son arrivée à la tête du gouvernement, François Bayrou a présenté sa démission à Emmanuel Macron, au lendemain d’un vote de confiance perdu à l’Assemblée nationale. Ce revers historique, marqué par 364 voix contre et seulement 194 en sa faveur, scelle une rupture politique majeure et appelle à une révision profonde de la stratégie présidentielle
Bayrou devient ainsi le premier Premier ministre de la Ve République à être renversé à ce stade de la procédure parlementaire. Sa chute, brutale et symbolique, met en lumière les failles d’une gouvernance en quête de cohésion, dans un contexte national tendu et une rentrée sociale sous haute pression.
Dans un communiqué laconique diffusé peu après le vote, l’Élysée a indiqué que le président Macron « prend acte » de la démission et nommera « dans les tout prochains jours » un nouveau chef du gouvernement. Mais au-delà de la mécanique institutionnelle, c’est l’image de la France qui vacille, tant sur le plan intérieur qu’à l’international.
Une instabilité qui résonne jusqu’en Afrique de l’Ouest
Les démissions successives au sommet de l’État français nourrissent une inquiétude croissante dans la sous-région ouest-africaine, où la France reste un acteur diplomatique influent. Alors que le président ivoirien Alassane Ouattara envisage un quatrième mandat controversé, l’exemple français, marqué par l’instabilité et les revers politiques, affaiblit les appels à la gouvernance démocratique et à l’alternance.
Bayrou, un pari manqué
La nomination de François Bayrou, après huit jours de tergiversations présidentielles, avait été perçue comme une tentative de rassemblement dans un paysage politique fragmenté. Mais son incapacité à fédérer une majorité parlementaire a rapidement miné sa légitimité. Sa démission, officialisée ce mardi, referme une parenthèse courte et chaotique, laissant Emmanuel Macron face à une équation politique complexe.
Le choix du prochain Premier ministre sera déterminant pour relancer un quinquennat marqué par les incertitudes, les tensions sociales et une perte de confiance institutionnelle. Plus que jamais, la politique de Macron est appelée à se réinventer — non seulement pour restaurer la stabilité, mais aussi pour préserver l’influence française dans un monde en recomposition.
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