Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo évince Ahoua Don Mello, révélant les failles morales d’un système politique sans psychologie éthique
À trois mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) traverse une zone de turbulences. L’ancien président Laurent Gbagbo vient de limoger l’un de ses plus fidèles compagnons, Ahoua Don Mello, ancien ministre et Vice-Président Exécutif du parti, chargé des Lacs et de la Promotion du Panafricanisme.
La décision, rendue publique par un communiqué signé de Gbagbo lui-même, intervient peu après l’annonce de la candidature de Don Mello à la présidentielle d’octobre 2025. Ce dernier avait présenté sa démarche comme un « plan B » pour le parti, dans un contexte où la candidature de Gbagbo reste juridiquement compromise.Lors d’une conférence de presse, Don Mello a affirmé que sa décision ne constituait pas une rupture avec le leader historique du PPA-CI, mais plutôt une tentative de préserver la présence du parti dans la compétition électorale. Il a insisté sur la nécessité d’éviter une politique de la chaise vide, qui priverait le parti de toute visibilité et de toute voix dans le débat national.
Mais cette posture, pourtant stratégique et empreinte de responsabilité, a été interprétée comme une trahison. La réaction fut immédiate : éviction brutale, suivie de la préparation de sa lettre de démission du parti. La rupture est désormais consommée.la loyauté est souvent exigée sans dialogue, et où la divergence stratégique devient une faute impardonnable. L’ingratitude et la malhonnêteté semblent s’ériger en normes, reléguant au second plan les valeurs de respect, de reconnaissance et de débat constructif.
La politique, dans sa forme actuelle, souffre d’un déficit criant de psychologie éthique — cette capacité à comprendre les motivations profondes, les dilemmes moraux et les engagements sincères des acteurs. Sans cette approche, les relations humaines se réduisent à des rapports de force, et les décisions à des calculs froids.Le cas Gbagbo : une candidature controversée
Rappelons que Laurent Gbagbo est radié des listes électorales à la suite d’une condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire dite du « braquage de la BCEAO ». Une condamnation jugée controversée, d’autant plus que la Banque Centrale elle-même n’a jamais reconnu le moindre vol, comme l’a confirmé son représentant lors du procès.
Malgré cette disqualification, le PPA-CI continue de brandir la candidature de Gbagbo comme un symbole. Mais à quel prix ? Celui de l’exclusion de toute voix alternative, même lorsqu’elle émane d’un compagnon de longue date animé par le souci de préserver l’avenir du parti.
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