Abidjan, juillet 2025 — À moins de trois mois de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire s’enfonce dans un climat politique de plus en plus préoccupant. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), principal parti d’opposition, dénonce l’arrestation arbitraire de six de ses jeunes cadres, dont cinq auraient été appréhendés en dehors de tout cadre légal. Lors d’une conférence de presse tenue le 24 juillet à Abidjan, Me Jean-Chrysostome Blessy, secrétaire exécutif du PDCI chargé de la veille juridique, a qualifié ces interpellations de « rapt », s’appuyant sur des vidéos montrant des hommes en civil embarquant de force des militants dans des véhicules banalisés. « Une telle méthode rend toute procédure pénale nulle et non avenue », a-t-il déclaré, dénonçant une atteinte grave à l’État de droit. Le porte-parole du PDCI, Brédoumy Soumaïla Traoré, a lui-même affirmé avoir échappé à une tentative d’enlèvement orchestrée par des individus cagoulés. Selon lui, des consignes auraient été données pour le « neutraliser », révélant une escalade inquiétante dans les méthodes de répression politique. Face à ces accusations, le RHDP, parti au pouvoir, s’est contenté de déclarer qu’il ne se mêlait pas des affaires judiciaires. Une réponse jugée évasive par les observateurs, alors que les tensions montent dans un pays déjà marqué par des précédents électoraux conflictuels.Le PDCI insiste sur son engagement pour une alternance démocratique, républicaine et pacifique. Mais ces événements ravivent les craintes d’un chaos démocratique, où la justice semble instrumentalisée et les voix dissidentes réduites au silence.
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