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Centrafrique : Touadéra, le troisième mandat de trop ?

Par LTC Admin - 28/07/2025
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Bangui, juillet 2025 — Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a été officiellement investi par son parti, le Mouvement Cœurs Unis (MCU), pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de décembre prochain2. Cette candidature, rendue possible par la révision constitutionnelle d’août 2023, soulève une vague d’indignation dans les rangs de l’opposition et au sein de la société civile, qui y voient une dérive autoritaire et un mépris flagrant des principes démocratiques. La nouvelle Constitution, adoptée par référendum, supprime la limitation à deux mandats présidentiels et allonge leur durée de cinq à sept ans. Une réforme taillée sur mesure, dénoncent les opposants, qui accusent le chef de l’État de verrouiller le jeu politique et de s’imposer comme président à vie.Mais Touadéra n’est pas un cas isolé. De nombreux chefs d’État africains ont contourné les limites constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir. Les motivations sont multiples : peur de perdre l’immunité, volonté de préserver des réseaux d’intérêts, absence de succession crédible, et parfois une conviction sincère — mais dangereuse — d’être le seul garant de la stabilité nationale.Ce phénomène révèle une faille structurelle : le silence assourdissant des organisations régionales. Ni la CEMAC, dont Touadéra est pourtant président en exercice, ni la CEDEAO, censée promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance, n’ont pris de position ferme pour rappeler à l’ordre les dirigeants qui manipulent les constitutions à leur convenance.Le rôle de ces institutions, pourtant crucial, semble réduit à des communiqués diplomatiques sans effet. Leur inertie alimente un climat d’impunité et fragilise les efforts de démocratisation sur le continent. En Afrique centrale comme en Afrique de l’Ouest, les coups d’État et les révisions constitutionnelles opportunistes se multiplient, souvent avec la bénédiction tacite des pairs régionaux. Face à cette régression démocratique, la société civile, les médias indépendants et les intellectuels engagés doivent redoubler de vigilance. Car si les institutions régionales ne jouent plus leur rôle de garde-fou, c’est à la conscience collective de défendre l’alternance, la transparence et le respect des règles du jeu.

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