L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro a été condamné, ce jeudi 11 septembre 2025, à une peine de 27 ans et trois mois de prison pour tentative de coup d’État. Ce verdict, prononcé par la Cour suprême au terme d’un procès hautement médiatisé, marque un tournant historique dans la vie politique du pays. Il rend Bolsonaro inéligible jusqu’en 2030, à l’approche des élections présidentielles de 2026, et ravive les tensions politiques et diplomatiques au Brésil.
Reconnu coupable d’avoir orchestré une « organisation criminelle » visant à se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale face à Luiz Inácio Lula da Silva en 2022, Bolsonaro a été condamné par quatre voix contre une. Sa défense, dénonçant une peine « disproportionnée », a annoncé son intention d’épuiser toutes les voies de recours, y compris devant les instances internationales.
Le verdict a provoqué une onde de choc dans tout le pays. Dans les rues, deux camps de manifestants se sont affrontés : d’un côté, une marée verte et jaune réclamant une amnistie pour les partisans de Bolsonaro impliqués dans les émeutes du 8 janvier 2023, dénonçant une « injustice politique » ; de l’autre, des soutiens de Lula saluant une victoire de la démocratie et fustigeant le soutien affiché du président américain Donald Trump à Bolsonaro.
Depuis Washington, le secrétaire d’État Marco Rubio a qualifié la décision de « jugement injuste » et menacé de représailles diplomatiques. En réponse, les autorités brésiliennes ont affirmé qu’elles ne se laisseraient « pas intimider ». Déjà confronté à des surtaxes américaines sur ses exportations, le Brésil redoute une escalade diplomatique avec son deuxième partenaire économique
Pour de nombreux analystes, cette condamnation scelle la fin politique d’un homme qui aura marqué la scène brésilienne par son style populiste, sa rhétorique clivante et son alignement idéologique avec les courants conservateurs internationaux.
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