L’arrestation à Abidjan du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè, suivie de son extradition vers le Bénin, aurait été effectuée sans l’aval préalable des autorités judiciaires ivoiriennes, selon l’organisation Reporter sans Frontières (RSF).
Dans un communiqué publié sur son site officiel, RSF évoque de « graves manquements au droit » et une procédure entachée d’irrégularités, signalées au plus haut niveau de l’État ivoirien. L’ONG appelle à l’ouverture d’une enquête « sérieuse et transparente » afin de situer les responsabilités.
Malgré les assurances des autorités ivoiriennes quant à la légalité de l’interpellation, RSF affirme que les faits démontrent le contraire. En coulisses, le lieutenant-colonel chargé de la surveillance passive du journaliste aurait été discrètement arrêté et interrogé, selon les révélations de l’organisation. Elle qualifie cette interpellation de « sombre » et insiste sur la nécessité d’une enquête indépendante.
RSF demande également la libération « sans délai » de Hugues Comlan Sossoukpè, qu’elle considère comme victime d’une procédure arbitraire.
Directeur de publication du média Olofofo et critique assumé du régime du président Patrice Talon, Sossoukpè a été interpellé le 10 juillet 2025 en Côte d’Ivoire, alors qu’il participait à un salon sur le numérique à l’invitation des autorités locales.
Transféré au Bénin, il a été présenté au Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Il est poursuivi pour « harcèlement par le biais d’un système informatique », « rébellion » et « apologie du terrorisme ».
Le journaliste est actuellement détenu à la prison civile de Ouidah. À ce jour, la date d’ouverture de son procès reste inconnue.
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